Journée d’échanges sur la lutte contre les messages de la haine via les médias

Ambassadeur Vestine NAHIMANA: "il vous faut éliminer ou gérer les contraintes faisant obstacles à un échange participatif"

Ce jeudi 27 octobre 2022, le Conseil National de la Communication en collaboration de La Benevolencija, a organisé une Journée d’échanges sur la lutte contre les messages de la haine via les médias.

Dans son mot d’accueil, le Chef de Missions de La Benevolencija au Burundi, Nestor NKURUNZIZA, a remercié le CNC de la bonne initiative qui est devenue d’ailleurs une habitude de rencontrer les médias dans le cadre de favoriser le dialogue. Il a en particulier remercié la Présidente du CNC qui reste toujours disposée à recevoir tous les hommes des médias qui s’adressent à cet organe de régulation.

Dans son discours d’ouverture des activités, la Présidente du Conseil National de la Communication (CNC), Ambassadeur Vestine NAHIMANA a d’abord remercié La Benevolencija qui a voulu accompagner le CNC dans l’organisation de l’activité. Elle a salué le rôle joué par La Benevolencija dans la lutte contre les messages de haine.

Elle a indiqué que la journée d’échanges vise à évaluer et apprécier ce qu’on a pu faire depuis la rencontre de Gitega pour ensuite définir ensemble des mécanismes de collaboration pour lutter en synergie contre les messages de haine.

Pour réussir ces échanges, Ambassadeur Vestine Nahimana, a recommandé de

  • Partager l’information de façon ouverte,
  • Éliminer ou gérer les contraintes faisant obstacles à un échange participatif,
  • Adopter des garanties de confidentialité,
  • Rendre les échanges distrayants et conviviaux,
  • Envisager de co-organiser les dialogues avec d’autres partenaires nationaux à travers la production des émissions et articles de presse qui font intervenir la population,
  • Prendre régulièrement le temps le temps de faire des échanges organisés.

 Sur les fautes professionnelles haineuses

Le Chef du service monitoring du CNC, Pontien KARIMWABO a présenté en brossant les grandes fautes professionnelles haineuses et dangereuses commises par les médias au cours des exercices 2020/ 2021 et 2021/2022 après la rencontre de février 2020 à Gitega entre La Benevolencija et les responsables des médias, les rédacteurs en chef et les chargés de monitoring au CNC.

Pour lui, au cours de la période sous analyse, le Service de monitoring du CNC a remarqué que les médias ont continué à commettre des dérapages, certains plus graves (propos haineux et dangereux) que les autres.

Pontien KARIMWABO: “Les médias ont continué à commettre des dérapages”

Il a souligné qu’en plus des fautes professionnelles couramment parlées, il y en a d’autres que les analystes–observateurs constatent et qui ne sont pas à prendre à la légère, notamment :

  • Le non-respect des lignes éditoriales,
  • Les journalistes qui prestent sans s’être fait inscrire au Registre National des Médias(RNM),
  • Non-respect du principe d’équilibre et du pluralisme de l’information (temps d’Antenne, temps de parole),
  • Non accès équitable des acteurs politiques, des institutions et de la Société Civile sur certains médias,
  • Atteinte aux bonnes mœurs burundaises.

Attitude du CNC par rapport à ces fautes

Par rapport à ces fautes professionnelles, le CNC a fait la consultation avec les responsables des médias, a organisé des réunions formelles avec tous les responsables des médias, a organisé des descentes dans les médias en vue d’un échange dans un cadre plus restreint et spécifique afin d’entrer en profondeur de certains aspects qui méritaient une attention particulière. Ce dialogue avec les responsables des médias incriminés a permis à certains de se ressaisir.

Vue partielle des participants

KARIMWABO a donné des recommandations aux responsables des médias, aux médias eux-mêmes et aux journalistes:

a) ils doivent éviter à tout prix des dérapages en travaillant de façon professionnelle et responsable.

b) un journaliste mal intentionné est dangereux car un seul mot, véniel soit-il, une image, sans grande valeur soit-elle, une photo, quelle qu’elle soit, peut tuer des milliers de personnes.

c) les responsables des médias sont recommandés d’être proactifs pour mieux prévenir les fautes professionnelles car « vaut mieux prévenir que guérir. »

d) les médias doivent éviter de rééditer (ou de rebondir) ce qui s’est passé dans les années 70, 90 et 2015.

Aux télévisions

  • Faire une sélection rigoureuse des musiques et des films à télédiffuser
  • Limiter l’âge des téléspectateurs pour les musiques et films qui montrent des images sur l’amour ou la violence.
  • Bien choisir le temps de diffusion

Au CNC :

  • Prendre des mesures envers les médias qui montrent les images qui choquent aux enfants et des musiques qui outrepassent la moralité et les bonnes mœurs burundaises.
  • Assurer un suivi régulier des cinémas et musiques qui sont montrés (ou diffusés) dans les quartiers

Il a terminé par des extraits illustrant les messages de haine qui ont transité par les médias burundais pendant cette période. Tous se sont étonnés.

Après les travaux en groupe, les participants ont, eux aussi, émis des recommandations à l’endroit du CNC, de La Benevolencija et des Médias.

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 Une équipe des participants lors des travaux en groupes

Jean Bosco Nkunzimana

Cellule Presse et Communication