Troisième jour de la retraite sur l’Elaboration du Plan stratégique triennal 2023-2025 du Conseil National de la Communication

Au troisième jour de la retraite sur l’Elaboration du Plan stratégique triennal 2023-2025 du Conseil National de la Communication, deux thèmes ont été exploités. Il s’agit de « Le Conseil national de la Communication au défi de la dématérialisation du numérique dans son plan stratégique triennal (2023-2025)”, présenté par Olivier Kadodwa, Chef de Service Coopération et Partenariat au Ministère de la Communication, des Technologies de l’Information et des Média, ainsi que « Le Plan stratégique triennal : Intégrer les Technologies de l’Information et de la Communication », présenté par le Consultant du Conseil national de la Communication, Jean Sacha Barikumutima.

Dans sa présentation ; parlant du Paysage numérique stratégique, Ir Olivier Kadodwa a indiqué qu’il y a une ferme volonté politique exprimée par la plus haute autorité de moderniser l’Administration à travers l’adoption de la stratégie sectorielle du Ministère de la Communication, des Technologies de l’Information et des Medias pour la mise en œuvre du Plan National de Développement, l’opérationnalisation de l’axe 4 « e-gouvernement, e-gouvernance et Burundi en ligne » de la Politique Nationale de Développement des TIC, le Guichet Unique pour la fourniture des services aux citoyens, le secteur privé et les autres agences gouvernementales, l’adoption du Projet d’Appui aux Fondations de l’Economie Numérique ainsi que la Stratégie Nationale de digitalisation qui est en cours.

Intranet gouvernemental(ComGov)

Le présentateur Kadodwa, a indiqué que Le Système de Communication du Gouvernement a été initié dans le cadre de la mise en œuvre du Projet RCIP2 pour permettre aux différentes entités publiques de pouvoir échanger et stocker les données à travers un intranet gouvernemental comprenant un réseau à Fibre Optique ( initialement de 75 km en ville de Bujumbura et couvrant également 8 bureaux provinciaux ruraux à savoir Karuzi, Muramvya, Mwaro, Ngozi, Gitega, Muyinga, Kayanza et Kirundo).

Actuellement plus de 100 institutions sont connectées au réseau COMGOV mais malheureusement le Conseil National de la Communication (CNC) ne fait pas partie du «COMGOV». Il ne fait pas non plus partie du réseau des Points Focaux TIC.

Le schéma directeur informatique du CNC

Pour une bonne réussite du plan stratégique triennal en incluant le volet numérique, le présentateur du thème a proposé ce qui suit : Mise à niveau des infrastructures réseaux du CNC ainsi que les antennes régionales une fois crées, élaboration d’un manuel de procédures/ Technologies de l’Information, le support technique et assistance des utilisateurs, la refonte du site web du CNC qui doit être dynamique et construit sur une plateforme propriétaire, faire en sorte que l’administration du site soit rapatriée au CNC, mettre en place une plateforme de digitalisation des notifications liées à la gestion des plaintes, disposer d’un système d’archivage électronique des documents, le renforcement des capacités des informaticiens en vue de procéder ou faire procéder auprès des opérateurs à toutes les enquêtes nécessaires, sans oublier la mise en place d’un système de gestion des ressources humaines Ir Olivier Kadodwa: “Mettre en place une plateforme de digitalisation des notifications liées à la gestion des plaintes, disposer d’un système d’archivage électronique des documents”

Pour lui, il faut mettre une attention particulière sur:
 Permettre au CNC de recueillir ou faire recueillir tant auprès des agences gouvernementales (ARCT, CIRT, Services de Renseignements,….) toutes les informations techniques, administratives, financières relatives aux programmes nécessaires à l’exercice de ses activités.
 En cas de délits de presse en ligne procéder ou faire procéder auprès des opérateurs à toutes les enquêtes nécessaires à l’exécution des missions du CNC
 Le CNC aura les prérogatives de contrôler les contenus en ligne dans le cadre du respect du pluralisme des courants de pensées et d’opinions.

Dans sa présentation sur l’Intégration des Technologies de l’Information et de la Communication dans le Plan stratégique triennal, le Consultant Jean Sacha Barikumutima a beaucoup insisté sur l’identification de toutes les possibilités techniques pour filtrer le contenu en ligne jugé indésirable. Il a fait savoir que suite aux constats faits par l’Agence de Régulation et de Contrôle des Télécommunications (ARCT) sur la diffusion des contenus audio et vidéo pouvant porter atteinte à la sécurité nationale via les réseaux sociaux et les autres médium en ligne comme Youtube, la Direction Générale de l’ARCT a mis en place en date du 19 novembre 2019 une commission technique chargée d’étudier toutes les possibilités techniques pour filtrer le contenu en ligne afin de préserver la sécurité nationale et protéger les consommateurs des TIC.

Pour la bonne marche des activités, cette commission a été appuyée par des personnes ressources en provenance du Service National de Renseignement (SNR), du Conseil National de la Communication (CNC) et du Burundi Backbone System (BBS), et cela sur demande de la Direction Générale de l’ARCT.

La Commission a noté que le CNC dispose des équipements de monitoring du contenu diffusé par les médias connus au Burundi (radio, Télévision, journaux), mais que ces équipements ne sont pas à la hauteur pour accomplir la mission de filtrage du contenu web.

De plus, le CNC manque de ressources humaines suffisantes pour accomplir ses tâches.
Les acteurs clés pour bien mener chaque jour cette activité de filtrage (mis à jour quotidien des contenus indésirables), une fois que l’Etat du Burundi s’approprie d’une telle solution, sont :
 Le CNC et le SNR pour ce qui concerne la gestion du contenu;
 L’ARCT pour ce qui concerne la gestion des opérateurs et les normes.
 BBS en tant que gestionnaire technique du Gateway Internet unique du Burundi.

Comme recommandations à l’endroit du gouvernement, il faut :
 Promulguer au plus vite la loi sur le cyber sécurité dont le projet existe depuis deux ans.
 Renforcer les services du CNC en ce qui concerne les capacités de monitoring du contenu en ligne et d’instruction des plaintes, les ressources humaines suffisantes et les équipements adéquats.
 Renforcer la sensibilisation de la population contre toutes les formes de manipulation en ligne.
Jean Sacha Barikumutima :”Les équipements du CNC ne sont pas à la hauteur pour accomplir la mission de filtrage du contenu web”

Pour le Conseil National de la Communication, il faut :
 Renforcer les services du CNC en ce qui concerne les capacités de monitoring du contenu en ligne et d’instruction des plaintes, notamment les ressources humaines suffisantes et les équipements adéquats.
 Renforcer la sensibilisation de la population contre toutes les formes de manipulation en ligne.
 S’adapter, moderniser et innover en instaurant le Media-monitoring digital car les TICs nous fournissent différentes solutions accessibles pour mieux être efficace dans le suivi des activités en ligne
 Gestion des plaintes : avoir des outils/bases de données digitales ou des plates-formes digitales pour gérer les plaintes et/ou faire des analyses thématiques, historiques et factuelles.
 Renforcer la digitalisation au sein du bureau exécutif
 Encourager et émuler pour l’apprentissage
 Promouvoir et encourager des initiatives créatives des staffs et des partenaires médiatiques qui prennent le lead et donnent l’exemple dans le secteur du digital
 Planifier et organiser des sessions d’apprentissage entre pairs pour se transférer certaines connaissances et talents dans le domaine digital
 Planifier et organiser des sessions de renforcement des capacités du staff de CNC sur les aspects cruciaux a l’attente des résultats stratégiques de l’instances par des ressources humaines externes ou autres experts d’appui

Rappelons que cette retraite de planification se tient à l’Hôtel Ruhuka, dans la commune Mwumba, Province Ngozi. Elle a débuté ce lundi 29 août 2O22 et va se clôturer le vendredi 02 septembre 2022.

 

Jean Bosco Nkunzimana