Forum régional pour le développement d’un projet de stratégie régionale et de plan d’action pour la prévention et la lutte contre les discours de haine en Afrique centrale

Amb. Vestine Nahimana: Le Conseil National de la Communication recommande constamment aux médias de rester vigilants en leur rappelant que les messages de haine aboutissent aux violences de masse

Du 21 au 24 juin 2022, à Kinshasa en République Démocratique du Congo, la Présidente du Conseil National de la Communication (CNC) a participé au Forum régional pour le développement d’un projet de stratégie régionale et de plan d’action pour la prévention et la lutte contre les discours de haine en Afrique centrale.

Dans sa présentation, Ambassadeur Vestine Nahimana a indiqué que les crises cycliques qu’a connues le Burundi, ont eu comme éléments déclencheurs des messages de haine qui ont été pour la plupart des cas véhiculés à travers les médias locaux comme ceux Internationaux, conduisant des fois à envenimer la situation.

Elle a ajouté que le simple fait de parler de certains groupes de personnes par rapport à d’autres selon des caractéristiques implicitement définies constituait déjà un facteur de développement possible du discours de haine, car il entrait dans une dynamique d’opposition.

Pour elle, les messages et discours déshonorants exploités par les médias jusqu’en 2005 visaient à montrer que l’individu ou le groupe ne méritait pas le respect. Ceux qui les utilisaient voulaient à tout prix distraire la population par rapport aux problèmes du moment pour en créer d’autres. Et cela a créé la haine entre les personnes visées et ceux qui entendent et considèrent ce qui est dit comme parole d’Evangile.

En 2015, a-t-elle renchéri, la période électorale a été émaillée d’incidents graves, suite à des messages incitant la jeunesse à la violence. Les médias ont été largement exploités par les politiciens et les activistes de la société civile et les conséquences ont été incalculables : une tentative de coup d’Etat, des médias incendiés et d’autres fermés, des centaines de personnes parmi elles des journalistes partis en exile et j’en passe. Amb. Vestine Nahimana: “Ceux qui les utilisaient voulaient à tout prix distraire la population par rapport aux problèmes du moment pour en créer d’autres”

Face à cette situation, dit Amb. Vestine Nahimana, le Conseil National de la Communication recommande constamment aux médias de rester vigilants en leur rappelant que les messages de haine aboutissent aux violences de masse. Le Conseil National de la Communication du Burundi recommande souvent aux témoins actifs d’envoyer un message de désapprobation aux auteurs des messages de la haine. Ce qui a été jusqu’ici bien fait.

Et de souligner que par manque de professionnalisme, par ignorance, par soucis de faire du buzz ou tout simplement par envie de fâcher, certains journalistes de la presse en ligne opérant surtout à partir de l’extérieur du Burundi font circuler des photos choquantes sur la toile. Des fois, par manque de professionnalisme, par simple ignorance, par soucis de faire du buzz ou tout simplement par envie de fâcher, certains journalistes de la presse en ligne qui opèrent surtout à partir de l’extérieur du Burundi font circuler des photos choquantes sur la toile.

Pour corriger cela, elle a fait savoir que le Conseil National de la Communication a toujours multiplié des séances de sensibilisation à l’endroit des médias, des acteurs de la société civile, des dirigeants des partis politiques, des responsables administratifs et que les enseignements se focalisent essentiellement sur les attitudes à prendre quand il est question de communiquer via les différentes plateformes médiatiques.

Stratégie à mettre en place

Ici, la Présidente du CNC a signalé que les personnes qui partagent les “fake news” sur les réseaux sociaux n’ont pas forcément conscience qu’elles participent à une campagne de désinformation. Souvent, certaines personnes pensent qu’en ajoutant “vu sur le web ”, “partagé comme tel”, “info à vérifier”, “tiré d’un autre groupe whatsapp”, … elles contribuent à l’éclosion de la vérité alors qu’en réalité elles donnent place à l’intox.
D’où elle a émis les stratégies suivantes :
– l’introduction dans les écoles secondaires et universitaires d’un programme sur la lutte contre les messages de haine, comment ils se traduisent et quels sont leurs effets dévastateurs sur la vie des communautés.
– Créer ou renforcer les centres de formation des médias pour la professionnalisation des journalistes qui traitent des questions politiques
– Equiper et renforcer les systèmes et centres de Monitoring des instances de régulation des medias
– Aider le Conseil National du Burundi à implanter à l’intérieur du pays des antennes régionales de monitoring des médias de proximité
– Pour les médias, multiplier dans leurs programmes des thématiques qui prônent la vie et non la destruction.
– Aux communicants officiels d’être suffisamment outillés sur la gestion des Fake News et pour une bonne prise en main de la communication gouvernementale.

Voulez-vous savourer le contenu de toute la Présentation? Suivez ce lien: Presentation de la Présidente du CNC à Kinshasa

Les activités du Forum se sont clôturées ce vendredi le 24 juin 2022, par la remise des Certificats aux participants.